Cher Emilio, Maria, Yves-Fred, mes Sœurs, mes Frères, Chers amis,
Merci de m’avoir invité à prendre la parole ce 89e anniversaire de la désincarnation de notre cher Papus.
Il est coutume en ce jour de commémoration, non pas de faire un discours sur Papus, puisque nous le connaissons tous très bien, depuis plus ou mois longtemps, mais de témoigner de ce que Papus représente ou a représenté dans notre vie personnelle.
Je ne ferai donc pas autrement.
Etant né dans une famille traditionnelle catholique flamande, ce n’est pas chez mes parents que j’ai connu Papus.
Bien que pendant ma jeunesse, nous vivions à une centaine de mètres de Maître Frans Wittemans, l’historien des Rose-Croix, co-architecte de la FUDOSI et ami de Papus, nous n’avions pas de tradition ésotérique dans la famille.
Il y avait bien eu un cousin très lointain, S.U.Zanne, kabbaliste, peintre, auteur de pièces de théâtre, inventeur d’avions, etc. mais nous n’en étions pas conscients.
S.U. Zanne reçut le 24 septembre 1900 les félicitations de Papus, pour sa communication au Congrès Spirite et Spiritualiste International, tenu à Paris du 16 au 27 septembre 1900.
Il n’est pas clair si cette félicitation se rapporte à son travail sur l’Astrosophie à la Section Hermétique ou à son Azataroth de Pfar Isis à la Section Cosmosophique ?
N’importe.
A l’occasion de ce Congrès, la Section Hermétique avait demandé à l’Ordre Martiniste de décerner des diplômes d’honneur aux personnes suivantes :
De toute façon, S.U.Zanne n’a pas laissé de tradition dans notre famille, puisqu’il avait échangé son pays natal, la Flandre belge pour son pays d’élection, Mâcon en France.
Mais comme tous les jeunes, je me posais les questions classiques : d’où venons-nous ? Que faisons-nous ici ? et Où allons-nous ?…
J’avais la chance de vivre à Anvers, où il y avait une petite librairie ésotérique, ce qui n’était pas évident en ces temps-là !
Je parle de 1968, je venais de fêter mes 15 ans.
C’est dans ce petit magasin de 3m sur 4 qu’avec plaisir, je me suis ruiné à dépenser chaque sou que je trouvais.
Un de mes premiers achats fût l’opuscule de Papus: Qu’est-ce que l’occultisme?
Ce petit livre m’apporta plus de questions que de réponses, mais n’est-ce pas là un des grands buts de la lecture?
Et de Papus en Papus on se constitue une bibliothèque qui doit répondre à toutes les questions de la vie!
Pour dire l’impact que Papus avait sur nous:
Mes amis et moi, lorsque les mercredis et samedis après-midis, après les cours, nous allions passer au fin peigne les bouquinistes de notre ville, c’étaient « des Papus » que nous allions rechercher. Il y avaient des Papus de Papus, mais également des Papus de Péladan ou de Saint-Yves d’Alveydre, etc.
Le nom Papus, dans notre entourage du moins, était passé du hiéronyme au terme générique pour désigner tout livre ésotérique.
Ah, si Papus avait su qu’un jour son nom deviendrait métaphore.
Mais de Papus en Papus on se pose de plus en plus de questions.
Et on se met à étudier les sciences secrètes, l’Astrologie, la théosophie, Durville, de Guaïta, etc.
Pour imiter Papus, à 15 ou 16 ans je me pris le nomen Salilus, 6e génie de la 7e heure du Nuctéméron d’Apollonius de Thyane. Combien d’autres n’ont-ils-pas imité Papus en puisant leur nomen dans le Nuctéméron ? Pensons au Docteur Emanuel Lalande, beau-fils de Monsieur Philippe, qui prit le nomen Marc Haven, le génie de la dignité. Ou l’astrologue qui prit le nomen Abel Haatan, le génie qui cache les trésors. Ou Jacques Trève, qui prit le nomen Phaldor, génie des oracles, pour publier son livre sur les songes. Puis il y avait le général russe de la Loge Apollonius qui prit le nomen Butatar, le génie des calculs et puis Baglis, le génie de la mesure et de l’équilibre, Rosabis, le génie des métaux, Saïr, le génie du stibium des sages,…
Il y en a probablement beaucoup d’autres que j’ignore…
Tous, moi-même compris, furent inspiré par Papus à choisir leur nom ésotérique, qui devait devenir le symbole de leur voie spirituelle à suivre.
Papus a donc du nous toucher profondément pour nous mettre tous à l’imiter dans le choix de notre nomen!
Dans mon orgueil de jeunesse, je pris donc le nom spirituel Salilus, le génie qui ouvre les portes. Comme Papus, mais en beaucoup plus petit, bien entendu, je me pris la tâche de faire des conférences sur l’ésotérisme, pour partager avec les autres les trésors découverts. N’est-ce pas ce que Papus avait toujours fait?
Je crois que son grand mérite a été d’apporter à la masse cet enseignement qui, avant lui, était réservé à une petite élite plus ou moins silencieuse.
Merci Papus!
Pour ceux qui l’ont connu, Papus n’était pas seulement savant, mais également bon médecin, ami chaleureux et grand cœur dévoué aux bonnes causes.
Papus était également un grand passionné de la recherche des secrets de la vie, de l’homme, même du divin.
Son enthousiasme était contagieux à ce point que ceux qui assistaient à ces conférences se sentaient forcé de le suivre dans sa belle voie ésotérique et spirituelle.
Mais depuis bien longtemps, Papus n’est plus de ce monde.
Que signifie-t-il encore pour nous, après tant d’années?
Ce que Papus a fait pour moi, il l’a fait pour beaucoup d’entre nous.
A des milliers de lecteurs, Papus a montré de nouvelles voies à explorer.
Il nous a montré que l’on peut être en même temps Chrétien et ésotériste.
En même temps spirituel et actif dans ce monde.
Mais de Papus en Papus, dans notre étude, tout devient de plus en plus compliqué.
On se met à étudier toutes les traditions religieuses et ésotériques.
De Papus en Papus, on rencontre ses maîtres directs comme Saint-Yves d’Alveydre, Eliphas Levi, Monsieur Philippe, Henri Delaage et ses maîtres indirects comme le chimiste Louis Lucas, le mathématicien et prophète Wronski, Fabre d’Olivet, Lacuria, Joseph de Maistre et les alchimistes classiques.
On rencontre également ses amis de la première heure, Stanislas de Guaïta, Joséphin Péladan, Lucien Chamuel, Albert Faucheux (Barlet), (le plus érudit), Albert Jounet, le Cabbaliste, et Albert Poisson, l’alchimiste mort encore jeune, la dynastie des Durville.
Puis enfin, on rencontre ses propres élèves, dont certains sont devenu des géants, comme Paul Sédir, Phaneg, la discrète Anne Osmont, le bon vulgarisateur Paul-Clément Jagot, Louis Gastin et beaucoup d’autres.
Pour moi personnellement, le plus beau cadeau de Papus a été ma rencontre avec le Maître Philippe.
Une rencontre qui a radicalement changé ma vie, comme une siècle avant elle avait transformé la sienne.
Aussi, en cette année commémorative du centenaire du départ de Monsieur Philippe, j’ai eu la chance de faire un pélérinage à l’Arbresle et au cimetière de Loyasse à Lyon, pour rendre hommage à celui que Papus appelait son maître spirituel.
Lui qui nommait Papus chaleureusement : « Ce cher Docteur Encausse ».
Oui ce cher Docteur Encausse, notre cher Papus, qui nous avait tellement compliqué la vie avec ses 160 titres publiés, les uns un peu plus savants, les autres un peu plus populaires, mais toujours instructifs, ce même Papus nous a montré le chemin pour rendre notre démarche beaucoup plus simple, en nous parlant de Monsieur Philippe.
Avec Monsieur Philippe, du coup, tout devient de nouveau très simple:
Fini l’érudition, fini le hébreux, le sanskrit, les hiéroglyphes, la Cabbale, etc.
Merci Papus!
Merci Monsieur Philippe!
Christian Vandekerkhove (Salilus)
Merci de m’avoir invité à prendre la parole ce 89e anniversaire de la désincarnation de notre cher Papus.
Il est coutume en ce jour de commémoration, non pas de faire un discours sur Papus, puisque nous le connaissons tous très bien, depuis plus ou mois longtemps, mais de témoigner de ce que Papus représente ou a représenté dans notre vie personnelle.
Je ne ferai donc pas autrement.
Etant né dans une famille traditionnelle catholique flamande, ce n’est pas chez mes parents que j’ai connu Papus.
Bien que pendant ma jeunesse, nous vivions à une centaine de mètres de Maître Frans Wittemans, l’historien des Rose-Croix, co-architecte de la FUDOSI et ami de Papus, nous n’avions pas de tradition ésotérique dans la famille.
Il y avait bien eu un cousin très lointain, S.U.Zanne, kabbaliste, peintre, auteur de pièces de théâtre, inventeur d’avions, etc. mais nous n’en étions pas conscients.
S.U. Zanne reçut le 24 septembre 1900 les félicitations de Papus, pour sa communication au Congrès Spirite et Spiritualiste International, tenu à Paris du 16 au 27 septembre 1900.
Il n’est pas clair si cette félicitation se rapporte à son travail sur l’Astrosophie à la Section Hermétique ou à son Azataroth de Pfar Isis à la Section Cosmosophique ?
N’importe.
A l’occasion de ce Congrès, la Section Hermétique avait demandé à l’Ordre Martiniste de décerner des diplômes d’honneur aux personnes suivantes :
- Les deux présidents d’honneur :
- Le Docteur Nizier Philipe de Lyon
- Nicolas de Népluyeff, président de l’ancien Congrès de l’Humanité
- Aux présidents et secrétaires des sections du Congrès :
- Léon Denis
- Gillard
- Durville
- Aux membres de la section hermétique qui ont illustré de leur talent les séances de la section :
- Barlet
- Dr. Rozier
- Karl Nyssa
- Sédir
- S.U.Zanne
- Lejay
- Ernest Bosc
- Dr. Chabaud
- Sacy
- Jollivet Castelot
- Mme Lay Fonvielle
- Aux personnes dont les travaux ont illustré la cause du spiritualisme sans distinction d’école :
- Le Marquis de Saint-Yves d’Alveydre, pour son Archéomètre
- Le Dr. Bayol, pour ses recherches expérimentales
- Le Dr. Girgois, pour son étude sur la volonté
- Rosabis, pour son rapport sur Mme Lay Fonvielle
De toute façon, S.U.Zanne n’a pas laissé de tradition dans notre famille, puisqu’il avait échangé son pays natal, la Flandre belge pour son pays d’élection, Mâcon en France.
Mais comme tous les jeunes, je me posais les questions classiques : d’où venons-nous ? Que faisons-nous ici ? et Où allons-nous ?…
J’avais la chance de vivre à Anvers, où il y avait une petite librairie ésotérique, ce qui n’était pas évident en ces temps-là !
Je parle de 1968, je venais de fêter mes 15 ans.
C’est dans ce petit magasin de 3m sur 4 qu’avec plaisir, je me suis ruiné à dépenser chaque sou que je trouvais.
Un de mes premiers achats fût l’opuscule de Papus: Qu’est-ce que l’occultisme?
Ce petit livre m’apporta plus de questions que de réponses, mais n’est-ce pas là un des grands buts de la lecture?
Et de Papus en Papus on se constitue une bibliothèque qui doit répondre à toutes les questions de la vie!
Pour dire l’impact que Papus avait sur nous:
Mes amis et moi, lorsque les mercredis et samedis après-midis, après les cours, nous allions passer au fin peigne les bouquinistes de notre ville, c’étaient « des Papus » que nous allions rechercher. Il y avaient des Papus de Papus, mais également des Papus de Péladan ou de Saint-Yves d’Alveydre, etc.
Le nom Papus, dans notre entourage du moins, était passé du hiéronyme au terme générique pour désigner tout livre ésotérique.
Ah, si Papus avait su qu’un jour son nom deviendrait métaphore.
Mais de Papus en Papus on se pose de plus en plus de questions.
Et on se met à étudier les sciences secrètes, l’Astrologie, la théosophie, Durville, de Guaïta, etc.
Pour imiter Papus, à 15 ou 16 ans je me pris le nomen Salilus, 6e génie de la 7e heure du Nuctéméron d’Apollonius de Thyane. Combien d’autres n’ont-ils-pas imité Papus en puisant leur nomen dans le Nuctéméron ? Pensons au Docteur Emanuel Lalande, beau-fils de Monsieur Philippe, qui prit le nomen Marc Haven, le génie de la dignité. Ou l’astrologue qui prit le nomen Abel Haatan, le génie qui cache les trésors. Ou Jacques Trève, qui prit le nomen Phaldor, génie des oracles, pour publier son livre sur les songes. Puis il y avait le général russe de la Loge Apollonius qui prit le nomen Butatar, le génie des calculs et puis Baglis, le génie de la mesure et de l’équilibre, Rosabis, le génie des métaux, Saïr, le génie du stibium des sages,…
Il y en a probablement beaucoup d’autres que j’ignore…
Tous, moi-même compris, furent inspiré par Papus à choisir leur nom ésotérique, qui devait devenir le symbole de leur voie spirituelle à suivre.
Papus a donc du nous toucher profondément pour nous mettre tous à l’imiter dans le choix de notre nomen!
Dans mon orgueil de jeunesse, je pris donc le nom spirituel Salilus, le génie qui ouvre les portes. Comme Papus, mais en beaucoup plus petit, bien entendu, je me pris la tâche de faire des conférences sur l’ésotérisme, pour partager avec les autres les trésors découverts. N’est-ce pas ce que Papus avait toujours fait?
Je crois que son grand mérite a été d’apporter à la masse cet enseignement qui, avant lui, était réservé à une petite élite plus ou moins silencieuse.
Merci Papus!
Pour ceux qui l’ont connu, Papus n’était pas seulement savant, mais également bon médecin, ami chaleureux et grand cœur dévoué aux bonnes causes.
Papus était également un grand passionné de la recherche des secrets de la vie, de l’homme, même du divin.
Son enthousiasme était contagieux à ce point que ceux qui assistaient à ces conférences se sentaient forcé de le suivre dans sa belle voie ésotérique et spirituelle.
Mais depuis bien longtemps, Papus n’est plus de ce monde.
Que signifie-t-il encore pour nous, après tant d’années?
Ce que Papus a fait pour moi, il l’a fait pour beaucoup d’entre nous.
A des milliers de lecteurs, Papus a montré de nouvelles voies à explorer.
Il nous a montré que l’on peut être en même temps Chrétien et ésotériste.
En même temps spirituel et actif dans ce monde.
Mais de Papus en Papus, dans notre étude, tout devient de plus en plus compliqué.
On se met à étudier toutes les traditions religieuses et ésotériques.
De Papus en Papus, on rencontre ses maîtres directs comme Saint-Yves d’Alveydre, Eliphas Levi, Monsieur Philippe, Henri Delaage et ses maîtres indirects comme le chimiste Louis Lucas, le mathématicien et prophète Wronski, Fabre d’Olivet, Lacuria, Joseph de Maistre et les alchimistes classiques.
On rencontre également ses amis de la première heure, Stanislas de Guaïta, Joséphin Péladan, Lucien Chamuel, Albert Faucheux (Barlet), (le plus érudit), Albert Jounet, le Cabbaliste, et Albert Poisson, l’alchimiste mort encore jeune, la dynastie des Durville.
Puis enfin, on rencontre ses propres élèves, dont certains sont devenu des géants, comme Paul Sédir, Phaneg, la discrète Anne Osmont, le bon vulgarisateur Paul-Clément Jagot, Louis Gastin et beaucoup d’autres.
Pour moi personnellement, le plus beau cadeau de Papus a été ma rencontre avec le Maître Philippe.
Une rencontre qui a radicalement changé ma vie, comme une siècle avant elle avait transformé la sienne.
Aussi, en cette année commémorative du centenaire du départ de Monsieur Philippe, j’ai eu la chance de faire un pélérinage à l’Arbresle et au cimetière de Loyasse à Lyon, pour rendre hommage à celui que Papus appelait son maître spirituel.
Lui qui nommait Papus chaleureusement : « Ce cher Docteur Encausse ».
Oui ce cher Docteur Encausse, notre cher Papus, qui nous avait tellement compliqué la vie avec ses 160 titres publiés, les uns un peu plus savants, les autres un peu plus populaires, mais toujours instructifs, ce même Papus nous a montré le chemin pour rendre notre démarche beaucoup plus simple, en nous parlant de Monsieur Philippe.
Avec Monsieur Philippe, du coup, tout devient de nouveau très simple:
Fini l’érudition, fini le hébreux, le sanskrit, les hiéroglyphes, la Cabbale, etc.
- Il y peu à savoir, dit Monsieur Philippe, mais il y a beaucoup à faire!
- Aimez-vous les uns les autres!
Merci Papus!
Merci Monsieur Philippe!
Christian Vandekerkhove (Salilus)