Cher André, Chers Sœurs et Frères, Chers Amis,
Merci de m’avoir invité à prendre la parole en cette belle commémoration annuelle.
C’est en effet la 3e fois que cet honneur m’est fait et c’est un grand plaisir d’y répondre favorablement. Les occasions précédentes furent lors des Journées Papus de 2005 et de 2012.
En ce jour il est de coutume de partager notre relation avec Papus ainsi que nos expériences y connectées. Je ne vais pas rappeler toute la biographie de Papus, le Docteur Gérard Encausse, puisque tout le monde ici en sait tous les détails. Disons en résumé qu’il est né en Espagne en 1865 et mort à 51 ans ici à Paris en 1916. Papus était savant en médecine et en sciences occultes et a mené une vie dévouée à ses patients et à la bonne cause. Nous le connaissons bien entendu comme le fondateur de l’Ordre Martiniste.
Je relaterai donc en bref ma relation avec Papus, avec la restriction qu’il ne s’agit pas ici de ma personne, mais de celle de Papus.
La rencontre:
Dans ma jeunesse, comme c’est le cas chez beaucoup d’entre nous, mes lectures étaient dominées par les grands classiques, mais également par Bob Morane, dont l’auteur – Henri Vernes - est toujours actif. Il vient par ailleurs de fêter ses 102 ans ce mois-ci. Bob Morane me donna le goût de l’étrange, du surnaturel et du paranormal. Il a en quelque sorte préparé le terrain pour m’ouvrir à Papus.
Toutefois Papus y a ajouté une nouvelle dimension.
J’avais 15 ans en 1968, quand la spiritualité a attiré mon attention. Je dois avouer qu’au début, c’était surtout le côté phénomènes qui me touchait. A partir de ce moment, mes lectures changèrent radicalement.
Les premiers livres qui me passèrent sous les mains, furent Qu’est-ce que l’occultisme, de Papus, Le 3e œil, de Lobsang Rampa, les classiques du Spiritisme, dont les auteurs reposent ici au Père-Lachaise et bon nombre de publications de la Société Théosophique.
La masse de documents spirites fait que l’on ne peut plus nier la vie après la mort. Lobsang Rampa, un imposteur probablement, mais très bon vulgarisateur des principes ésotériques. La Société Théosophique, très orientale, peut-être, mais expliquant en termes clairs des théories assez complexes sur l’histoire cachée de la terre et de l’humanité et l’invisible en général. Puis Papus, assez occulte, mais très occidental, très chrétien et très spirituel.
Peu après, j’ai trouvé le livre de notre Frère Victor-Emile Michelet, Les Compagnons de la Hiérophanie. A cette époque, ce livre était extrêmement rare et aucune réédition n’était en vue. Heureusement il y avait notre bibliothèque municipale, qui l’avait en collection. Les photocopies n’étaient pas encore à la mode, puis c’était avant le temps des ordinateurs et ma mère me retapa le livre entier sur sa vielle machine à écrire.
Michelet, dans son beau livre, m’a fait connaître le grand entourage de Papus, y compris Péladan, Guaita, Barlet, Saint-Yves d’Alveydre et le plus grand de tous, Maître Philippe de Lyon.
Barlet était le plus savant de tous, mais il n’a pas laissé beaucoup d’écrits. Guaita, le plus classique, mais très occulte et kabbaliste. D’Alveydre, le Maître intellectuel de Papus, était un peu le successeur de Fabre d’Olivet. Tous les deux m’ont beaucoup impressionné. Pour démontrer l’actualité de Saint-Yves, je voudrais vous rappeler deux de ses livres, parmi d’autres, que vous connaissez bien, comme l’Archéomètre, dont notre regretté Yves-Fred Boisset était spécialiste. D’abord: De l’utilité des algues marines, un livre d’actualité en 2020, mais écrit en 1879!
D’autre part, Mission de l’Inde, dont vous connaissez probablement l’histoire. Je me souviens, au début des années ’70 du siècle passé, j’allais à la librairie Dorbon, au 19 du Boulevard Haussmann, qui avait publié plusieurs titres de Papus. J’étais déjà client par correspondance, mais c’était ma première visite physique. Connaissant ses catalogues, j’avais espéré trouver tout un rayon de Papus, mais il n’en était rien. Le libraire Jean Guille, qui exploitait le magasin était content de me rencontrer, mais il n’avait pas le temps de me recevoir. Il entassa dans une camionnette les cartons qui contenaient tout son stock. Il m’expliqua que la maison serait détruite pour être remplacée par une grande banque.
Bien sûr, je ne voulais pas sortir les mains vides. Je vis derrière son bureau la dernière armoire remplie de livres et mon cœur sursauta quand j’aperçu l’édition originale de Mission de l’Inde de d’Alveydre. On sait que l’auteur fut contraint de brûler tous les exemplaires de cette première édition. Seulement deux exemplaires avaient survécu et un des deux me sauta aux yeux. Jean me promis de me l’envoyer après son déménagement à Tours, mais, oubliant sa promesse, il le vendit aux Editions Bélisane. Pas de Papus ni de d’Alveydre ce jour-là !
Mais Papus est plus que ses livres ! Bien que la liste de ses publications compte 160 titres !
Ce qui compte pour nous, c’est son héritage spirituel, son exemple.
En tant que médecin, il était dévoué à sa mission jusqu’à y laisser la vie ! Sans négliger ses patients, il trouva le temps d’élaborer une technique pour transporter les blessés.
En tant qu’érudit en ésotérisme, par la parole autant que par la plume, il se mit à vulgariser les sciences occultes. Nous en sommes les héritiers bien reconnaissants.
Après sa rencontre avec le Maître Philippe, il abandonna la magie pour se donner à la Voie Cardiaque. L’autel de la magie fut remplacé par celui du Christ.
Souvenons-nous de Papus comme un grand érudit, muni d’un grand cœur. Une vie exemplaire qui, de nos jours encore, peut servir d’inspiration au chercheur de son âme et du sens de la vie.
Il n’y a pas uniquement Papus dont le corps est confié à la terre sous cette pierre tombale. N’oublions-pas Louis Encausse, chimiste, père de Papus.
Et Philippe Encausse, qui fit renaitre l’Ordre Martiniste de son père, ainsi que Jacqueline Basse, épouse de Philippe.
Que de tous, la mémoire soit honorée !
Christian Vandekerkhove, Salilus
Merci de m’avoir invité à prendre la parole en cette belle commémoration annuelle.
C’est en effet la 3e fois que cet honneur m’est fait et c’est un grand plaisir d’y répondre favorablement. Les occasions précédentes furent lors des Journées Papus de 2005 et de 2012.
En ce jour il est de coutume de partager notre relation avec Papus ainsi que nos expériences y connectées. Je ne vais pas rappeler toute la biographie de Papus, le Docteur Gérard Encausse, puisque tout le monde ici en sait tous les détails. Disons en résumé qu’il est né en Espagne en 1865 et mort à 51 ans ici à Paris en 1916. Papus était savant en médecine et en sciences occultes et a mené une vie dévouée à ses patients et à la bonne cause. Nous le connaissons bien entendu comme le fondateur de l’Ordre Martiniste.
Je relaterai donc en bref ma relation avec Papus, avec la restriction qu’il ne s’agit pas ici de ma personne, mais de celle de Papus.
La rencontre:
Dans ma jeunesse, comme c’est le cas chez beaucoup d’entre nous, mes lectures étaient dominées par les grands classiques, mais également par Bob Morane, dont l’auteur – Henri Vernes - est toujours actif. Il vient par ailleurs de fêter ses 102 ans ce mois-ci. Bob Morane me donna le goût de l’étrange, du surnaturel et du paranormal. Il a en quelque sorte préparé le terrain pour m’ouvrir à Papus.
Toutefois Papus y a ajouté une nouvelle dimension.
J’avais 15 ans en 1968, quand la spiritualité a attiré mon attention. Je dois avouer qu’au début, c’était surtout le côté phénomènes qui me touchait. A partir de ce moment, mes lectures changèrent radicalement.
Les premiers livres qui me passèrent sous les mains, furent Qu’est-ce que l’occultisme, de Papus, Le 3e œil, de Lobsang Rampa, les classiques du Spiritisme, dont les auteurs reposent ici au Père-Lachaise et bon nombre de publications de la Société Théosophique.
La masse de documents spirites fait que l’on ne peut plus nier la vie après la mort. Lobsang Rampa, un imposteur probablement, mais très bon vulgarisateur des principes ésotériques. La Société Théosophique, très orientale, peut-être, mais expliquant en termes clairs des théories assez complexes sur l’histoire cachée de la terre et de l’humanité et l’invisible en général. Puis Papus, assez occulte, mais très occidental, très chrétien et très spirituel.
Peu après, j’ai trouvé le livre de notre Frère Victor-Emile Michelet, Les Compagnons de la Hiérophanie. A cette époque, ce livre était extrêmement rare et aucune réédition n’était en vue. Heureusement il y avait notre bibliothèque municipale, qui l’avait en collection. Les photocopies n’étaient pas encore à la mode, puis c’était avant le temps des ordinateurs et ma mère me retapa le livre entier sur sa vielle machine à écrire.
Michelet, dans son beau livre, m’a fait connaître le grand entourage de Papus, y compris Péladan, Guaita, Barlet, Saint-Yves d’Alveydre et le plus grand de tous, Maître Philippe de Lyon.
Barlet était le plus savant de tous, mais il n’a pas laissé beaucoup d’écrits. Guaita, le plus classique, mais très occulte et kabbaliste. D’Alveydre, le Maître intellectuel de Papus, était un peu le successeur de Fabre d’Olivet. Tous les deux m’ont beaucoup impressionné. Pour démontrer l’actualité de Saint-Yves, je voudrais vous rappeler deux de ses livres, parmi d’autres, que vous connaissez bien, comme l’Archéomètre, dont notre regretté Yves-Fred Boisset était spécialiste. D’abord: De l’utilité des algues marines, un livre d’actualité en 2020, mais écrit en 1879!
D’autre part, Mission de l’Inde, dont vous connaissez probablement l’histoire. Je me souviens, au début des années ’70 du siècle passé, j’allais à la librairie Dorbon, au 19 du Boulevard Haussmann, qui avait publié plusieurs titres de Papus. J’étais déjà client par correspondance, mais c’était ma première visite physique. Connaissant ses catalogues, j’avais espéré trouver tout un rayon de Papus, mais il n’en était rien. Le libraire Jean Guille, qui exploitait le magasin était content de me rencontrer, mais il n’avait pas le temps de me recevoir. Il entassa dans une camionnette les cartons qui contenaient tout son stock. Il m’expliqua que la maison serait détruite pour être remplacée par une grande banque.
Bien sûr, je ne voulais pas sortir les mains vides. Je vis derrière son bureau la dernière armoire remplie de livres et mon cœur sursauta quand j’aperçu l’édition originale de Mission de l’Inde de d’Alveydre. On sait que l’auteur fut contraint de brûler tous les exemplaires de cette première édition. Seulement deux exemplaires avaient survécu et un des deux me sauta aux yeux. Jean me promis de me l’envoyer après son déménagement à Tours, mais, oubliant sa promesse, il le vendit aux Editions Bélisane. Pas de Papus ni de d’Alveydre ce jour-là !
Mais Papus est plus que ses livres ! Bien que la liste de ses publications compte 160 titres !
Ce qui compte pour nous, c’est son héritage spirituel, son exemple.
En tant que médecin, il était dévoué à sa mission jusqu’à y laisser la vie ! Sans négliger ses patients, il trouva le temps d’élaborer une technique pour transporter les blessés.
En tant qu’érudit en ésotérisme, par la parole autant que par la plume, il se mit à vulgariser les sciences occultes. Nous en sommes les héritiers bien reconnaissants.
Après sa rencontre avec le Maître Philippe, il abandonna la magie pour se donner à la Voie Cardiaque. L’autel de la magie fut remplacé par celui du Christ.
Souvenons-nous de Papus comme un grand érudit, muni d’un grand cœur. Une vie exemplaire qui, de nos jours encore, peut servir d’inspiration au chercheur de son âme et du sens de la vie.
Il n’y a pas uniquement Papus dont le corps est confié à la terre sous cette pierre tombale. N’oublions-pas Louis Encausse, chimiste, père de Papus.
Et Philippe Encausse, qui fit renaitre l’Ordre Martiniste de son père, ainsi que Jacqueline Basse, épouse de Philippe.
Que de tous, la mémoire soit honorée !
Christian Vandekerkhove, Salilus
En raison du confinement pour le corona, nous n’avons pas pu nous rendre au Père-Lachaise, cette année, où est enterré Papus.
C’est pourquoi notre Frère Rébis a lu le discours de Christian
C’est pourquoi notre Frère Rébis a lu le discours de Christian